La Méthode Feldenkrais s’appuie sur des concepts de neurophysiologie : la plasticité du système nerveux, ses capacités d’apprentissage et l’affinement de la Conscience à travers le Mouvement.
Nous fonctionnons selon l’image que nous avons de nous-mêmes. Construites au cours de notre histoire, nos manières de bouger, d’agir, de penser sont empreintes de mémoires. Il est facile de croire que nos schémas physiques et psychiques sont immuables, nous oublions une capacité inhérente à l’être humain : celle d’apprendre à partir d’expériences nouvelles et gratifiantes.
En réalité, il ne s’agit pas d’apprendre mais de retrouver un potentiel et des gestes fondamentaux reliés aux fonctions humaines qui se sont élaborées au cours de l’évolution de l’espèce.
Feldenkrais parle d’apprentissage organique tel qu’on peut l’observer au cours du développement de l’enfant, une façon d’apprendre non linéaire, globale, soutenue par la curiosité et le désir d’explorer, sans autre but que le plaisir du mouvement et la satisfaction qu’il procure.
Apprendre est un processus sensori-moteur qui implique la personne tout entière et engage vers une confiance en soi qui peut s’étendre à tous les aspects de la vie.
La Méthode Feldenkrais se fonde sur un modèle éducatif qui crée les conditions d’un apprentissage : à travers le mouvement, le système nerveux est confronté à des situations inhabituelles. Il doit trouver des réponses adaptées et créer des alternatives. En ce sens ce n’est ni une thérapie, ni une gymnastique.
La méthode se pratique sous 2 formes.
L’enseignant propose verbalement (pas de modèle à imiter) des mouvements simples, agréables, plutôt lents, parfois ludiques, très souvent inattendus. L’élève explore différentes possibilités de mouvement, des variantes et cherche à sentir des nuances de plus en plus fines et subtiles. Ces différenciations permettent la prise de conscience de nombreuses parties du corps et des relations entre elles.
On découvre ainsi qu’il n’y a pas une « bonne façon » de s’asseoir, de se tenir debout, de marcher mais que la posture suppose un réajustement dynamique et non un maintien rigide.
Il s’agit d’aller vers une liberté fonctionnelle.
Le praticien guide l’apprentissage à l’aide de propositions manuelles et verbales. Il ne s’agit ni de corriger ni de manipuler mais d’établir un dialogue par le toucher avec l’élève. Sa demande et son histoire engagent l’exploration sur un chemin choisi par le praticien.
Dans les deux cas, l’élève est invité à reconnaitre, à sentir ses propres caractéristiques dans l’action et à expérimenter différentes options motrices. La méthode met en évidence les habitudes dans le mouvement, permet de révéler d’autres voies de fonctionnement ainsi que des alternatives pour une meilleure disponibilité, une autre présence.